Source : Cap Sud-Ouest ( Eric Perrin) : Charente-Maritime : les paysans de la mer
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Eric vous emmène en Charente-Maritime à la rencontre des paysans de la mer, ostréiculteurs, pêcheurs à pied, mytiliculteurs. La mer des Pertuis, avec ses immenses vasières, constitue une zone propice au développement de ces activités. Un espace où se mélangent les eaux océanique salées et les eaux douces des fleuves côtiers comme la Charente ou la Seudre. Un espace d’une richesse patrimoniale et environnementale extraordinaire.
Sur l’île d’Oléron, c’est au petit port de la Baudissière, sur le chenal d’Arceau, à Dolus d’Oléron, que Michael et Nathalie Poirier sont installés comme ostréiculteurs. Ils produisent chaque année 50 tonnes d’huîtres. Leur credo : l’huître 100% naturelle. Ils font partie de ces résistants qui refusent catégoriquement d’acheter leurs naissains, les bébés huîtres, dans les écloseries où les mollusques se reproduisent toute l’année, dans des conditions artificielles. Ils préfèrent s’en remettre aux cycles naturels, leurs huîtres naissent en pleine mer.
Avec sa centaine de chalutiers, la Cotinière sur l’île d’Oléron est aujourd’hui le premier port de pêche de Charente-Maritime. Mais jusqu’au 19ième siècle, ce n’était qu’un petit havre naturel, d’aspect fort modeste, avec une flottille d’une dizaine de chaloupes seulement ! Car contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, les Oléronais ne sont pas historiquement un peuple de marins. Mais ils ont su tirer profit de l’océan sans avoir à s’y aventurer. La pêche à pied est ici une institution, un savoir-faire, un art de vivre.
Jean-Baptiste Bonnin a passé toute son enfance sur l’île d’Oléron, c’est à ses côtés qu’Éric va découvrir les joies de cette activité récréative et nourricière. On ne le soupçonne pas, mais en France on compte environ 2 millions de pêcheurs à pied, autant que le nombre de licenciés en football ! Des amateurs qui peuvent, sans le savoir, faire d’énormes dégâts. Jean-Baptiste œuvre à la préservation des richesses environnementales du littoral au sein de l’association, IODDE : Île d’Oléron Développement Durable et Environnement. Cette association a mis en place des outils simples, comme des réglettes qui permettent de mesurer la taille des coquillages. Elle organise aussi des opérations de science participative comme la récolte des capsules d’œufs de raies sur les plages. Et si l’on est chanceux, on peut découvrir une capsule encore habitée par une petite raie…
La Charente-Maritime est le premier département producteur de moules. A La Rochelle, Eric embarque à bord du Largo, avec Benoit Durivaud, un mytiliculteur passionné par son métier. Dans cette famille, on produit et on commercialise des moules depuis cinq générations. Chaque jour dès l’aube, Benoit et son équipage partent en mer à bord d’un véritable atelier flottant pour récolter des moules élevées selon technique du Bouchot. Tous les hivers, l’équipage doit changer les pieux sur lesquels les moules grandissent, un travail de titan !
l’ association IODDE Ile d’ Oléron Développement Durable et l’ Environnement