la réponse de EDM à BHL du 13 novembre 2017 à propos de l’affaire Merah après l’article de ce dernier dans la revue « la règle du jeu »
L’article de BHL à propos de l’affaire Merah et d’un des avocats de la défense Eric Dupont-Moretti
Article de BHL à propos de EDM publié le 13 Novembre 2017 dans la revue La Règle du jeu
Non, il n’est pas fasciné par le mal, mais il défend autant la présomption d’innocence que le droit – pour les criminels de tout bord – à une juste peine qui ne varie pas du simple au double d’une cour d’assises à l’autre.
Non, il n’est pas l’ennemi des magistrats, mais il s’interroge sur l’absence de la notion d’humanité dans leur serment, alors qu’elle figure dans celui des avocats. Car ceux qui lui confient leur destin sont aussi des êtres humains, dont la ligne de vie a parfois de quoi inspirer aux jurés une certaine clémence.
Non, il n’est pas contre l’État, mais il est souvent révolté par le fonctionnement de la Justice. Comme personne ne l’a fait auparavant, il raconte les petits arrangements, les influences et les pièges qui peuvent biaiser un verdict. À travers les anecdotes et les souvenirs édifiants des grands procès d’assises auxquels il a participé, il dresse le portrait d’un système judiciaire implacable, au sein duquel la défense n’est guère que tolérée, même quand elle tente désespérément d’éviter les erreurs judiciaires.
« J’ai décidé de devenir avocat à quinze ans. C’était le 28 juillet 1976 et j’avais entendu à la radio que Christian Ranucci, l’homme du « pull-over rouge », avait été exécuté à l’aube. Ce n’est pas le récit d’une vocation que je fais ici, mais d’une sorte de fatalité. Je suis condamné à plaider. »
4e de couverture:
«Je suis avocat depuis 1984. Le temps d’une affaire, j’entre dans la vie de mon client et j’utilise la mienne pour le défendre au mieux. J’arrive dans des villes dont je ne connaîtrai que le palais de justice, ma chambre d’hôtel me sert de bureau. Quand c’est fini, je remballe et repars pour une autre préfecture… Cette vie-là, je l’ai choisie, je l’aime et elle me tue à petit feu.»
Éric Dupond-Moretti, le plus célèbre de nos pénalistes, nous plonge sans ménagement dans la dure réalité de son métier : la peur lancinante de faillir, les plaidoiries préparées à longueur de jour et parfois de nuit, l’interminable attente de la sentence, la tristesse de l’après-verdict où il retrouve son quotidien. «Condamné à plaider», mais aussi à se battre contre la violence judiciaire «quand elle porte les habits endimanchés de la vengeance». Car la Bête noire des prétoires nous emmène également dans les coulisses interdites, parfois un monde d’influence et d’arrangements douteux où la défense est tout juste tolérée, même quand elle tente désespérément d’éviter les erreurs judiciaires. Des révélations inédites, sur un univers déshumanisé.
Ce livre a été écrit avec Stéphane Durand-Souffland, le chroniqueur judiciaire du Figaro.