Le film Stalag 17 sorti en 1953 avec William Holden, Don Tayor et Otto Preminger
Stalag17Film
Mon père Mary BLONDEL, né le 2 mai 1919 à Rouen, avait été incorporé au régiment d’artillerie du 404e D.C.A. , 1039e Batterie ( matricule 3054 Rouen) et a servi comme appelé à partir du 15 novembre 1939.
Il a ensuite été fait prisonnier à Toul( Meurthe-et-Moselle en Lorraine ) et capturé le 22 juin 1940.
Le 1 août 1940 , il est détenu au Stalag IX A de Ziegenhain près de Francfort ( à présent la ville de Trutzhain ) jusqu’au mois d’avril 1943, date à laquelle il sera démobilisé de manière provisoire sous conditions et pourra rentrer en France .
Brochure en français du Mémorial et du musée de Trutzhain ( ex Stalag IX-A ) ed 2013 – beaucoup d’informations, très intéressant
le site web du musée de Trutzhain relatant l’ histoire du Stalag IX-A
Son numéro de matricule au Stalag IX A était : 39 273 ( voir les documents envoyés par CICR ; le Comité International de la Croix Rouge en février 2012 ci-dessous). Dans son carnet de chanson, il évoque avoir été dans la baraque 20 et faire partie du groupe 6 ( voir plan du camp de Ziegenhain plus bas).
Il a pu obtenir cette libération anticipée par le fait qu’il était pupille de la nation étant donné que son propre père était décédé des suites de la guerre 1914-1918 le 30 octobre 1929 ( mon père a alors 10 ans).
C’est sa soeur ainée Marie-Louise , institutrice à l’époque ( née le 3 mars 1915) qui a fait les démarches auprès des autorités françaises (Rouen, Mairie d’Ocqueville …) pour obtenir cette libération anticipée.
Il travaillera dans la foulée dans un commando de travail spécialisé dans son domaine de compétence à savoir la mécanique ( Arbeitskommando) : le kommando 1192 situé à Siegen, situé à environ 150 km du camp!! ( une filiale de l’agence pour l’emploi de Marlbug au Stalag IX A était chargée du placement des prisonniers dans les commandos et les postes de travail) comme son camarade de captivité Didier Bodin de Mantes-la-jolie dans les Yvelines dont le matricule était 39 280 ( voir extrait du carnet de chansons ci-dessous).
Les kommandos pouvaient engager de trois à plusieurs milliers de prisonniers. Ils portaient tous une immatriculation. Pour le Stalag IX A, on a retrouvé plus de 3000. Parmi les 7.6 millions de travailleurs étrangers dans le Reich allemand se trouvaient 1.9 million prisonniers de guerre comme mon père et 5.7 millions de travailleurs civils.Les conditions de travail variaient beaucoup selon le travail qu’il fallait faire et la nationalité du prisonnier. Les places dans l’agriculture étaient très convoitées, car elles permettaient une meilleure alimentation. La répartition se faisait dans la logique de l’ idéologie nationale-socialiste. Ainsi les prisonniers serbes, soviétiques et italiens étaient-ils généralement placés en chantiers, en équipes de déchargement, dans les mines, pour le déblaiement des ruines ou bien dans les l’industrie de l’armement. Ils y effectuaient un travail physique très pénible. A l’exploitation illimitée des travailleurs s’ajoutaient une alimentation insuffisante, une surveillance sévère, des ruptures des droits des hommes et de nombreux actes de cruautés. Les suicides n’étaient pas rares. L’ économie et les entreprises profitaient de l’exploitation des prisonniers de guerre, car leur rémunération se situait 40 % en dessous d’un travailleur allemand ( source : Mémorial et musée de Trutzhain).
Il sera donc resté prisonnier de guerre en mains allemandes à Ziegenhain du 1/8/1940 au 18/4/1943 soit 33 mois au total.
Le camp de Ziegenhain est aujourd’hui un musée ( Mémorial et musée de Trutzhain ) en partie parce qu’un français célèbre y a été fait prisonnier à savoir le Président François Mitterrand ( l’ancien Président a résidé dans la baraque 23 ).
Ce camp avec 47 hectares et près de 50 000 prisonniers de guerre recencés, était le plus grand camp du district IX dont le commandement général se trouvait à Kassel.
Situation géographique situant le Stalag IX A de Ziegenhain en Allemagne.
Extrait du site web des archives nationales: : les archives nationales
Les prisonniers de guerre français sous le IIIe Reich
Au cours de la campagne de France (mai–juin 1940), 1 800 000 soldats français furent capturés par les troupes allemandes avant d’être internés dans différents types de camps.
On doit distinguer entre les frontstalags, camps installés dans la France occupée d’où les prisonniers furent transférés en Allemagne (sauf la plupart des soldats français d’outre-mer qui y demeurèrent), et les camps établis sur le territoire du Reich allemand : les oflags (camps d’officiers) et les stalags (camps de sous-officiers et de soldats).
Au nombre de soixante-quinze, oflags et stalags étaient répartis dans les régions militaires allemandes (Wehrkreis) dont ils portaient le numéro suivi d’une lettre (IA, IB, etc.). Chaque camp était constitué d’un camp central et de kommandos de travail pouvant grouper de quelques hommes (fermes agricoles) jusqu’à plusieurs centaines (chantiers, usines, mines). Neuf prisonniers sur dix étaient utilisés dans les kommandos de travail.
L’administration de chaque camp comprenait les services allemands (Kommandantur) et l’équipe de l’« homme de confiance », prisonnier représentant ses camarades auprès de la Kommandantur du camp et des services de liaison français (ou le doyen des officiers pour les oflags).
Bibliographie :
Yves Durand, La captivité : histoire des prisonniers de guerre français (1939–1945), Paris, FNCPG, 1980.
— La vie quotidienne des prisonniers de guerre dans les stalags, les oflags et les kommandos, [Paris], Hachette, 1987.
Principaux documents:
1201réponseCROIXROUGEGENEVE : attestation du CICR de Genève
1103planducampZiegenhain
1103listeofficielleN°51deprisonniersFrançais
1103lettremuseeTrutzhaim_Ziegenhain
1103documentmiseencongécaptivitéverso
1103documentmiseencongécaptivitérecto
1103attestationmairieOcqueville
1608carteducombattantMARYBLONDEL
1608certificatdecessationenvivreetpaiementMARYBLONDEL
1608dépliantmuséeTrutzhain1
1608dépliantmuséeTrutzhain2
1608dépliantmuséeTrutzhain3
1608dépliantmuséeTrutzhain4
1608documentmairieOcqueville
1608extraitdenaissancedemonpèreMARYBLONDEL
1608documentattestantladoptiondemonpèrecommepupilledelanationenoctobre1919
1608extraitdesservicesMARYBLONDEL
1608fasciculedemobilisationMARYBLONDEL
1608fasciculedemobilisationMARYBLONDEL2
1608lecarnetdechansonsMARYBLONDEL
1608lecarnetdechansonsMARYBLONDELaveclesccordonnéesdesoncopainDIDIERBODIN
Autres documents relatifs à mon père :
Son certificat d’ études obtenu en 1931 à Cany-Barville ( école libre Ste Jeanne d’Arc ) avec mention bien
Exemple d’ épreuve du certificat d’ études en 1930
Scolarité de 6 à 12 ans : inscrit à l’ école élémentaire Sainte Jeanne d’Arc (enseignement catholique) de Cany-Barville au 72 rue du Général de Gaulle et non pas à l’ école communale de la commune d’ Ocqueville où habitaient ses parents ( intersection de la route de la croix Barray avec la rue des estaminets)
Soit une distance à pied de # 3.3 km aller et autant au retour ( 6.6 km au total ) pour sa scolarité quotidienne !